Xavier Duval vient de publier un article intitulé « qu’importe le talent, pourvu que l’on ait l’ivresse ».

Ce titre qui rappelle la célèbre citation d’Alfrèd de Musset est déjà évocateur, mais le contenu est lui encore plus intéressant.

Et si cet article a particulièrement retenu mon attention, c’est parce que moi aussi, j’ai eu a de nombreuses reprises des discussions à ce sujet. La dernière, avec des élèves, il y a quelques jours seulement.

Après m’avoir dit le traditionnel, « c’est difficile ! »; j’ai eu le droit au traditionnel bis, « X  et Y apprennent plus vite que moi. X et Y ont des facilités »…

Ce à quoi j’ai répondu que cela n’avait rien à voir, et que c’était plutôt que X et Y se donnent les moyens. X et Y s’entraînent plus, X et Y sont plus attentifs et concentrés, X et Y sont plus appliqués. Et c’est tout!

Il y a quelques temps, je suis tombé sur une vieille photo de groupe à la descente du train au retour des Championnats de France 2004 ou 2005. Nous étions une vingtaine de jeunes entre 16 et 20 ans. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que deux à pratiquer…
Sûrement pas les plus talentueux. Par contre, ceux qui ont continué à s’entraîner, et continuent encore.
Tout le monde a ses raisons qui font qu’il continuera ou non à pratiquer. Néanmoins, je pense que ceux qui se donnent les moyens et continuent à pratiquer sérieusement, doués ou non, réussissent généralement à atteindre leurs objectifs . Et heureusement!

 

Entraînement perso
Au sac avant le début d’un cours / Epuisé après une séance de prépa physique

Seul le travail compte

Quelqu’un de doué n’a pas l’habitude de travailler pour réussir. Normal, puisqu’il est doué.
Lorsqu’il se retrouve face à une difficulté, c’est pour lui une situation inhabituelle. N’ayant pas l’habitude de travailler, il lui sera difficile de trouver le moyen de surmonter cette difficulté. Car ce n’est pas en claquant des doigts que l’on devient travailleur. Ce n’est pas parce qu’on se dit « la prochaine fois, je réussis » que cela va être le cas. Non, seul le travail permettra d’y arriver. Et le travail, c’est une habitude.

Par contre, quelqu’un de moins doué sera lui obligé de travailler tous les jours. Il sera régulièrement mis en difficulté, et il en aura l’habitude. Mais il travaille, il travaille, et travaille encore. Et le travail finit toujours par porter ses fruits. Il saura donc faire face aux difficultés et les surmonter.

Regardez autour de vous, je suis sûr que vous connaissez plusieurs personnes qui avaient du talent pour un domaine, et qui pourtant ne l’ont pas concrétisé.
Mais connaissez vous beaucoup de personnes qui se sont données les moyens, qui ont travaillé, et qui malgré cela ne sont pas devenus compétents ?

Dans notre parcours martial, comme dans de nombreux domaines de la vie, nous serons régulièrement mis face à un obstacle nous « empêchant » de continuer notre route. Ne prenons pas l’excuse du talent ou de la difficulté.
Ne cherchons pas à être talentueux. Travaillons ! Et nous continuerons notre évolution.

Comme l’a dit Thomas Edison :

Le génie c’est 1 % d’intuition, et 99 % de transpiration.

Donc même si vous trouvez que vous n’avez pas de talent particulier, contentez-vous de faire les 99% de travail. Je pense que ce sera déjà très bien.

Et pour ceux qui ne seraient pas convaincus, n’hésitez pas à lire également ce témoignage de Lionel Froidure : « le travail au delà du talent »

Bonne pratique !

PS: A la fin de la fiche d’inscription de mon dojo il est écrit:

Le karaté commence par le travail et la persévérance,
et se termine par le respect et l’humilité.

Le talent ? Ben j’en parle pas. 😉