Dix questions à Lionel Froidure

J’ai posé mes dix questions à Lionel FROIDURE

lionel froidure

Nom : FROIDURE
Prénom : Lionel
Date de naissance : 30 mai 1975
Discipline : Karaté – Arnis kali
Dojo : Blagnac Arts Martiaux
Site Internet : www.imaginarts.tv/blog/
Tes senseï (d’avant et d’aujourd’hui) : Jean-Pierre Lavorato – Bernard Bilicki – Dani Faynot

Les 10 questions

1 – Pourquoi et quand as-tu débuté les arts martiaux ?

J’ai commencé à pratiquer le karaté alors que je n’étais qu’un enfant. Mes parents étant tous les 2 professeurs j’ai donc naturellement fait comme papa et maman. Ce n’est qu’à adolescence que j’ai découvert que c’était la passion de ma vie. J’ai découvert les arts martiaux philippins, Arnis Kali Eskrima, pendant le tournage de mon documentaire « En Terre Martiale – Les guerriers philippins ». C’est pendant ces 3 semaines en immersion dans le monde des FMA que j’ai découvert la richesse , la polyvalence et le réalisme de cet art.

2 – Pourquoi continuer ?

Les arts martiaux ont toujours guidé ma vie et ils continuent. Ma vie personnelle et professionnelle est liée à la pratique et à l’enseignement (dans cet ordre). Les arts martiaux ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Ils m’ont appris qu’avec beaucoup de travail on arrive à progresser. Plus j’avance vers le sommet de la montagne des arts martiaux (encore très lointain), et plus je me rends compte que le paysage que j’observe est de plus en plus beau à mesure que je grimpe. Ma motivation pour découvrir ce que je pourrai voir plus haut est au maximum.

3 – Les orientations de ta pratique ?

La pratique du karaté m’apporte le « Do », la voie , que l’on travaille tant pour développer les qualités techniques que psychiques. La pratique de l’ Arnis Kali m’apporte le côté empirique du combat et sa dangerosité. Recevoir un coup de poing ou un coup de bâton, n’est pas aussi perturbant que d’avoir une main armée d’un couteau en face de soi. Le travail des armes m’amène à réfléchir en amont à mes automatismes de défense et surtout à ma façon d’aborder psychologiquement un combat.

4 – Comment s’entraîner ?

Avec tout son Cœur et toute son Âme.

5 – Comment enseigner ?

Avec tout son Cœur et toute son Âme (rire)

6 – L’évolution des arts martiaux ?

L’évolution fait partie de la vie, mais sans cette évolution il n’a pas de vie. Évoluer ne veut pas dire oublier d’où l’on vient, nos racines.,bien au contraire, c’est se servir de ce que les précédentes générations ont construits et s’en servir comme pierre angulaire. L’évolution est une nécessité à la survie de tout art.

7 – Un enchaînement technique?

Uraken est ma technique. Et comme le dit si bien Johnny Cadillac dans son sketch, la personne en face ne s’attends pas à recevoir un Uraken, il ne sait pas que tu connais Uraken (rire).

Et si je devais choisir un principe, je dirai « aller à l’essentiel ».

8 – Une anecdote ?

A l’âge de 21 ans, pour arrondir mes fins de mois, j’étais en charge de la sécurité d’une équipe de tournage pour la chaîne locale TLT (Télé Toulouse). Cette émission, Les Nuits Toulousaines, était spécialisée dans les tournages de nuit dans les bars, discothèques et autres lieux festifs. Des lieux très souvent chargés en alcool où les bagarres partaient pour un rien.et le fait de rajouter une caméra portée par une jeune camerawoman et une jolie présentatrice cela ne facilitait pas mon travail. Une nuit, vers 3 heures, nous arrivons dans notre 3ème lieu de la soirée. J’ai en arrivant le sentiment que cela allait être compliqué. J’ai prévenu l’équipe afin qu’ils soient plus vigilants que d’habitude et qu’ils restent groupés. A peine commencé la première interview d’une cliente de l’établissement que d’autres clients imbibés s’invitent devant la caméra avec leurs verres. Je les déplace gentiment en essayant de leur faire comprendre que leur tour viendra mais rien à faire. Le responsable de la sécurité de l’établissement arrive et prend les choses en main de manière un peu musclée. A partir de là, tout s’accélère. J’invite l’équipe à quitter les lieux sur le champ ? Ils n’avaient pas compris que ce n’était pas la bonne heure et le bon endroit pour filmer sans se mettre en danger . Le lendemain, je découvre dans le quotidien local dans les faits divers, qu’une énorme bagarre avait eu lieu dans cet l’établissement et que les forces de l’ordre avait dû intervenir pour rétablir l’ordre et que plusieurs clients ont fini leur nuit aux urgences. J’ai à ce moment pleinement compris la phrase de sensei Gichin Funakoshi : « le meilleur des combats est celui que l’on évite. » J’étais bien content que ce combat ne commence pas pour moi. Dans cette période de ma vie, j’ai appris à faire confiance à mon instinct, à lire le comportement des individus , à gérer en « sen no sen » les situations à risque et cela , tous les weekend , pendant 3 ans.

9 – Un coup de gueule ?

Depuis que j’ai 14 ans, je pratique diverses disciplines avec plus ou moins d’assiduité (par manque de temps principalement). J’ai toujours « prêché » le respect, non pas seulement celui que l’on donne à son professeur, ses partenaires mais à tous les autres pratiquants. Il m’est insupportable d’entendre ou de lire des critiques ou des moqueries envers les autres styles. La critique doit être constructive et à mon avis pour qu’elle le soit, il faut d’abord pratiquer suffisamment longtemps un style pour en connaître ses « secrets ». On sera armé ensuite pour la critique. L’ignorant parle, l’érudit déduit.

10 – Le futur ?

Le futur est incertain. Le passé est acquis. Il ne reste plus qu’à vivre le présent. Chacun choisira sa façon de le vivre. Je choisis de le vivre au travers de ma passion pour les arts martiaux et de sa transmission .

Un grand merci Lionel pour tes réponses.

Vous pouvez retrouver tous ceux qui ont accepté de répondre à mes dix questions sur la page Les 10 questions

5 commentaires

  1. […] Pour ceux qui ne connaissent pas Lionel, je vous invite à le découvrir à travers son blog et ses nombreux reportages « En Terre Martiale » qui nous transportent dans divers pays du monde avec pour objectif de se retrouver au cœur même des pratiques martiales. Vous pouvez également lire ses réponses à mes dix questions. […]

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  2. Super, pas étonnant que vous vous retrouviez tout deux, ce que j’apprécie chez Lionel froidure, c’est sa franchise, son état d’esprit shoshin qui signifie « esprit de débutant », toujours prêt a en découvrir plus, mais aussi sa rigueur qui se ressent dans le contenu qu’il partage.

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