S’entraîner seul

J’ai déjà abordé sur le blog l’entraînement individuel, la progression, ou le fait que vous êtes votre propre enseignant.

Alors que les grandes vacances débutent, la majorité des pratiquants vont se retrouver avec deux choix : s’entraîner seul, ou ne pas pratiquer pendant deux mois.

Il suffit de s’intéresser à l’apprentissage, la progression, la régression, l’assimilation et la perte d’informations, que ce soit d’un point de vue corporel, physiologique ou intellectuel, pour comprendre que si l’on souhaite avoir une bonne évolution dans un domaine, il n’est pas envisageable de le mettre de côté trop longtemps.

De ce fait, tous les pratiquants acteurs de leur progression vont vouloir s’entraîner seul durant l’été.

Quelques conseils

Se donner un objectif abordable
Plein de bonne volonté, il n’est pas rare de voir un pratiquant motivé prévoir un programme gigantesque et souvent inatteignable.  Par exemple, commencer par un petit footing de 5km avec des poids de 2 kg aux chevilles, refaire tous ses kata, puis enchaîner avec 1000 tsuki et 1000 coups de pieds tous les jours.
Certes, c’est faisable, et c’est l’entraînement que je m’étais assigné un été (lorsque j’avais 20 ans et que j’avais un entraînement très sportif).
Mais clairement, je ne le referai pas aujourd’hui.
Et je ne vous le conseille pas car c’est un objectif qui risque de trop vous fatiguer et de vous démoraliser.

Préférez plutôt des choses abordables, pas trop intenses, pas trop compliquées, pas trop longues ; quitte à en rajouter un peu de temps en temps si vous souhaitez en faire plus. Ainsi vous remplirez votre objectif et cela vous sera pleinement profitable tout en vous rendant fier de vous.

Se faire plaisir
Les vacances d’été ne sont pas le meilleur moment pour vous tourner vers vos petits défauts et techniques que vous ne maîtrisez pas bien. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas porter attention à vos erreurs, mais plutôt qu’il ne faut pas oublier l’essentiel qui reste de pratiquer pendant l’été, alors que la motivation peut vite diminuer, voir vous lâcher.

Pour éviter cela il est important de se faire plaisir dans les entraînements.
Je vous conseille donc de privilégier vos techniques, kata et enchaînements favoris qui entretiendront votre motivation durant tout l’été.
Vous aurez tout le temps de vous concentrer sur les corrections à effectuer durant la saison prochaine.

S’y tenir
Une fois vos séances planifiées, il va falloir s’y tenir. Ne le cachons pas, ce sera le plus difficile. L’été comme pendant la saison, la régularité demeure quelque chose de très important et c’est grâce à elle qu’il sera possible de faire fructifier le travail. Et pour cela, l’idéal est de limiter le temps entre deux moments de pratique.
Mieux vaut donc faire 20 minutes 3 fois par semaine, plutôt qu’une heure 1 fois.

Si possible, programmez votre séance le matin. Car dans le cas contraire, vous aurez toute la journée pour avoir finalement une (mauvaise) excuse pour ne pas le faire (trop chaud, trop fatigué, pris dans les embouteillages, invité à dîner …).
Si vous ne pouvez pas le matin, essayer de planifier un horaire fixe et régulier dans votre planning.
Il faut éviter de décider au dernier moment, car le moment en question risquerait bien de ne jamais arriver.

Quoi faire ?

Kihon
Savoir réaliser une technique correcte seul dans le vide est quelque chose d’essentiel. Croire que l’on réussira à s’adapter, voir à faire mieux face au partenaire si l’on est pas capable de visualiser seul la technique, est pour moi une illusion.
Si cela parait plutôt facile pour les frappes (pieds, poings, mains, armes …) et les parades (esquives, « blocages »), ceci l’est beaucoup moins lorsqu’il s’agit des techniques de projections ou de contrôles articulaires.

Kata
Avec les supports d’aujourd’hui, que ce soit écrits ou en vidéos, vous trouverez un bon nombre de choses pour vous aider à réviser vos kata.
Réviser et pas apprendre, car entre ce que vous allez croire qu’il faut faire, et ce qu’il faut effectivement faire, il y aura souvent des différences. Mieux vaut rester en accord avec les attentes de votre école et de votre enseignant.

Pour cela, je vous conseille de vous concentrer sur les kata que vous connaissez. Et rien n’empêche de regarder une vidéo en parallèle, permettant de vous guider en cas de petit oubli.

Application
Seul, difficile de mettre en application, mais il faut quand même s’y entraîner, pour garder de la logique au travail sans rester enfermé dans la base.

Petit entraînement perso au Renshinkan d’Albi

Quelques exemples

Kihon
Effectuer 100 techniques vous prendra entre 3 et 5 minutes.
100, c’est un nombre clé, à la fois imposant, mais aussi réalisable par tout le monde.
Je vous conseille donc de faire des séries de 20 répétitions, 10 premières effectuées lentement, puis les 10 suivantes avec plus d’engagement et de vitesse.
20 répétitions d’un coup de poing (ou main, coude)
20 répétitions de coup de pied (ou genou)
20 répétitions d’une parade
20 répétitions d’une technique de clé ou projection en temps que tori (celui qui fait)
20 répétitions d’une technique de clé ou projection en temps que uke (celui qui reçoit)

Si vous avez une cible, un makiwara ou autre, n’hésitez pas à faire les coups de poings et de pieds dessus.

Kata
Vous pouvez bien sûr répéter l’ensemble de kata que vous connaissez, ce qui aura l’avantage de vous remémorer l’ensemble de votre répertoire. Néanmoins, si votre liste est longue, cela prendra un certain temps.

Si vous vous consacrez à un kata par séance, je vous conseille de travailler en 3 étapes.
Effectuez 1 ou 2 fois le kata lentement, au ralenti. Puis 1 ou 2 fois à vitesse « normale ». Enfin, décomposez le kata en plusieurs blocs que vous répéterez 3 fois, lent, « normal » et à vitesse maximum.

Application
Pour l’application, place à votre imagination.
Prenez pour base une attaque simple et concrète, un crochet par exemple (pas de coup de pieds sauté retourné). Imaginez alors un enchaînement s’y accordant. Par exemple, décalage et parade du bras, contre avec le coude, coup de genou, repousser l’adversaire (même s’il n’est pas là) et reprenez votre garde (l’état d’esprit est important).
Une fois votre enchaînement en tête, effectuez le 10 fois de chaque côté lentement et 10 fois avec plus de vitesse.

A vous de jouer !

Je vous ai proposé ici quelques conseils et exemples qui j’espère vous aideront à organiser vos séances d’entraînement cet été. Si vous reprenez le programme précédant, cela vous demandera une vingtaine de minutes. Idéalement il faudrait y ajouter une dizaine de minutes de préparation physique. Quelques sautillements, jumping jack ou un peu de corde à sauter. Quelques flexions, pompes et abdominaux. Et bien sur quelques assouplissements. Ainsi vous aurez une séance complète pour seulement 30 minutes (kihon, kata, enchaînement, cardio, musculation, assouplissement).

Avec ça, vous entretiendrez votre corps, ferez fructifier vos compétences acquises durant la saison passée, et serez fin prêt pour une reprise sur les chapeaux de roues dès la rentrée.

Je suis certain que vous réussirez tous à intégrer 30 minutes dans vos agendas de l’été.
Et après chacune de vos séances, vous aurez bien mérité une petite balade, quelques instants de baignade et un petit apéritif.

Alors bon entraînement… Et bel été !

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Le monde entier est notre dojo

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