J’ai posé mes dix questions à Patrick Deglise

Nom :  DEGLISE
Prénom : Patrick
Date de naissance : 04 Janvier 1961
Discipline : Karaté Shotokan, body karaté, gymnastique japonaise, Reiki
Dojo : KARATE CADAUJACAIS
Site Internet : www.karate-maido.com
Tes senseï (d’avant et d’aujourd’hui) : Marcel LANCINO 8° Dan, Noël CARRERE 6° Dan

Les 10 questions

1 – Pourquoi et quand as-tu débuté les arts martiaux ?

A l’époque je pratiquais du rugby et cela durant 9 ans de Tours à Reims en passant par Creil. J’étais dans les équipes d’honneur avec de bons résultats et de bonnes performances en tant que trois quart aile puis arrière et ceci dus à ma bonne pointe de vitesse. J’appréciais l’esprit de combattant, le respect de l’adversaire et le contact. Mais le froid a eu gain de cause. Plaqué par -10° sur terrain surgelé c’était trop dur pour le Réunionnais que je suis. Alors en 1986 je me suis tourné vers le Karaté grâce à mon oncle. Ce fut de suite un grand amour de l’art martial pour les mêmes raisons que le rugby grâce aussi à mon premier sensei Marcel Lancino (grand homme dans tous les sens du terme de par son envergure de 2m de hauteur, son surnom est le tigre)

2 – Pourquoi continuer ?

C’est devenu ma voie : une raison de vivre, une envie de transmettre des techniques de combat et de faire de belles rencontres d’hommes et de femmes de grande valeur morale.

3 – Les orientations de ta pratique ?

Tel que Paolo Bolaffio ou Hino Akira, je suis à la recherche de la libération du corps pour travailler plus dans le kimochi (l’énergie interne en connexion avec son adversaire, son entourage) nous sommes tous reliés, connectés.

4 – Comment s’entraîner ?

L’entrainement doit respecter plusieurs étapes de préparation et d’évolution.

La préparation du corps et de l’esprit commence par un éveil : déverrouillage articulaire, étirement, échauffement des muscles et des tendons, placement de la respiration et tout cela en totale conscience de notre être.

L’hygiène de vie est aussi primordiale : pas d’alcool, nourriture adaptée et équilibrée….

L’évolution dans la pratique relève de la volonté de vouloir se dépasser à chaque instant dans le respect de notre morphologie et de nos capacités. Evoluer c’est aussi prendre plaisir à apprendre constamment et savoir se remettre en cause.

L’entrainement passe aussi par l’écoute de soi et d’autrui afin de percevoir des messages qui nous libèrent de nos frustrations, angoisses ou peurs.

5 – Comment enseigner ?

Enseigner c’est une grande difficulté. Car nous reflétons une image.

Le tort est de vouloir transmettre ou modeler ses élèves à son image.

Ma conception est de percevoir les qualités et défauts. D’amener une base de travail progressive et d’essayer de mettre en exergue les qualités.

Chaque étape d’enseignement est une évolution de l’être dans son corps, son émotionnel et son esprit.

A chaque pas, l’élève sera confronté à ses propres difficultés et mon rôle est de lui faire prendre conscience de sa posture, de ses blocages et de son état d’esprit, ceci à travers les techniques de karaté, le dialogue, l’écoute et l’accompagnement vers son chemin de vie (longue ou courte) ensemble afin qu’il devienne acteur de sa vie.

Si par chance, nous partageons cette passion de l’art martial durant de longues années, alors ma plus grande satisfaction sera de l’amener à transmettre à son tour et pourquoi pas à faire de lui un enseignant.

6 – L’évolution des arts martiaux ?

Les arts martiaux ont bien changé : apprendre à se battre pour ne jamais sans servir.

A l’époque les japonais et les chinois avaient quelques scrupules pour transmettre leur savoir. Résultats de trop de siècles de guerre, de tuerie et de mensonge.

Mais depuis peu, 2012, nous sommes rentrés dans une ère de connexion et de communion.

Et cela se ressent dans la pratique des arts martiaux.

L’art martial s’oriente vers une pratique pour le bien-être du corps, la libération de ce corps pour laisser place à l’intuition, au ki, à la connexion universel.

7 – Un enchaînement technique ?

Le sen no sen. L’attaque dans l’attaque.

Tori s’apprête à attaquer alors que Uke, connecté avec son adversaire,  est en mode réception en attente de cette intention d’attaque peu importe la technique. Il faudra agir avant l’autre.

8 – Une anecdote ?

Championnat de France Militaire 1990, je fus le seul militaire d’active à avoir passé les sélections. La star du moment repérée par des journalistes de FR3, durant la compétition ils m’ont interviewé.

Dans l’objectif de finaliser leur reportage je fus filmé lors d’un combat en demi-finale.

Fier comme un coq, mais conscient que mon adversaire n’était pas un manchot, je n’avais qu’une seule idée en tête faire une belle technique de karaté pour la télé.

Mais comment, à force de tourner, j’ai pris mon courage à deux mains et d’un bon tsugi achi (pas chassé) me voilà pointer un gyaku tsuki chudan (coup de poing au ventre).

Résultat écran noir, me voyant venir il me prit en contre d’un bon kizami tsuki jodan…. KO technique.

L’anecdote est que, du reportage qui a durée 15 mn et 2mn de combat, je fis une apparition à la télévision sur FR3 le soir même l’espace de 10s avec comme commentaire que le Karaté est un sport violent.

Aucune information sur le fait que mon partenaire fut éliminé et que j’eus la médaille de bronze.

9 – Un coup de gueule ?

15 ans avec une présidente acariâtre, un ras-le bol d’une confrontation constante avec cette personne.

Cela a fini par un coup de gueule ou plutôt une révolution pour la destituer de ses fonctions.

10 –  Le futur ?

Karaté, Gymnastique japonaise, Taichi, Self défense, Body karaté……encore et Toujours. Et à la retraite Aikido, ïado….

Et surtout de belles et nombreuses rencontres d’être de valeur.

Projet JAPON en 2017 avec un groupe d’élève.

Un grand merci Patrick pour tes réponses.

Vous pouvez retrouver tous ceux qui ont accepté de répondre à mes dix questions sur la page Les 10 questions