Cet été, je me suis rendu en voiture à Brest pour un stage d’été.
Sur le chemin, j’ai décidé de m’arrêter à Nantes.
Au départ, il s’agissait juste de s’arrêter sur la route pour manger un bout, mais des souvenirs m’ont fait faire un détour par le Palais des Sports de Beaulieu.
J’y ai quelques uns de mes propres souvenirs de compétiteurs puisque j’y ai disputé une coupe de France et un championnat de France universitaire. Mais ce qui m’attirait ici ce jour là ne concernait pas directement mon passé de compétiteur, mais celui de mon petit frère, et de notre complicité.
En effet, c’est dans cette salle que Thomas a remporté sa première grande compétition. Nous étions le samedi 17 novembre 2007 et c’était la coupe de France cadets. Thomas était cadet 1ère année, et ce jour là, c’était tout simplement le meilleur. Je pense qu’il s’agit encore aujourd’hui du plus beau jour de ma vie. Sincèrement, rien qu’en écrivant ces lignes, mes yeux s’humidifient et une étrange sensation m’envahie et me bouleverse. Ce n’est pas sa victoire qui est importante, mais le fait que ce jour là, ensemble, nous avons réussi une alchimie « parfaite », une sorte de plénitude. Lui sur le tapis, et moi autour. La sensation du devoir accompli.

Je me souviens encore de chaque moment de cette journée. Le petit déjeuner à l’hôtel (je dis souvent que c’est là que commence vraiment la compétition), le déplacement jusqu’au Palais des Sports. Le premier échauffement et les premiers tours remportés avec autorité et d’une si belle manière. Je me souviens de chacun des combats, chacun des adversaires, et de sa qualification pour la finale. De nos sourires aussi. Puis une longue attente de plusieurs heures à gérer avant les finales de fin de journée. Nous avions d’ailleurs passé 1h ensemble, isolés tout en haut des tribunes. Thomas était allongé, la tête sur mes genoux, et je lui parlais. Je lui parlais encore et encore. Puis nous sommes redescendus en dessous des tribunes et je me suis à nouveau occupé de son échauffement. C’était l’heure H, sa première grande finale. Quelle maîtrise ! Il était vraiment imbattable ce jour là.
Voici une vidéo dont le début montre quelques moments de sa finale
L’année d’après, c’est en équipe que Thomas et ses copains sont revenus à Nantes pour remporter une troisième place lors de la coupe de France juniors par équipe. Et c’était encore un moment particulier pour nous deux car on revenait ensemble dans ce lieu qui restera pour toujours dans nos mémoires.

Il m’a ensuite offert d’autres beaux moments de sport et de complicité.


Je me souviens aussi particulièrement de nos demi-finales respectives lors du championnat de Gironde 2011. C’était la première fois que l’on était dans la même catégorie de poids (la seule saison d’ailleurs). Nous avions tous les deux de gros clients face à nous et rien n’était fait. Je passe en premier, je gagne. Je m’approche ensuite de lui, et je me souviens lui avoir dis :
Aller, maintenant c’est à toi
Quelques minutes plus tard, nous étions tous les deux en finale. Et j’étais si heureux qu’on se retrouve ensemble à ce niveau de la compétition que j’en avais oublié que la prochaine étape était de se retrouver face à face, l’un contre l’autre.
Dans les gradins, les paris allaient bon train. Je ne savais pas trop comment prendre cette opposition. Ce n’est déjà pas facile de combattre contre un copain, mais contre son frère…
C’était sans compter sur Thomas qui savait exactement ce qu’il fallait faire pour que les spectateurs voient une finale, et pas une exhibition ou un combat mou.
C’est simple, dans les toutes premières secondes du combat, Thomas m’a mis un grand coup de pied dans la tête. Du coup il menait 3-0, et moi je me sui dit :
Ah ok, tu veux la jouer comme ça
Nous avons finalement fait une belle finale, que j’ai remportée 6-4, et finalement c’est un peu grâce à lui.
Quelques minutes plus tard, c’est ensemble que l’on remportait la compétition par équipe

Il y a aussi notamment notre histoire particulière avec la coupe de France combinée. Une compétition que l’on affectionne particulièrement puisque c’est pour nous celle qui représente le mieux le karaté que l’on aime. Chacun des adversaires se rencontre en kata et en combat. Ce qui fait que l’on doit être complet pour aller au bout. De plus, les combats se font sans catégories de poids, et en suivant la règle du Ippon Shobu, quasiment au premier qui marque. Pas le droit d’être tête en l’air donc.
Si je dis que nous avons une histoire particulière avec cette compétition, c’est parce qu’en 2011, Thomas remporte cette compétition, et nous la remportons également ensemble en équipe. L’année d’après, en 2012, c’est moi qui réussi à mettre mon nom au palmarès de cette compétition. Et sans m’avancer, je pense que c’est la première fois que deux frères remportent cette compétition l’un après l’autre. Ce jour là, Thomas était en Irlande pour ces études. Il n’avait du coup pas trop suivi le calendrier et ne se souvenait même pas qu’il y avait la coupe de France combinée à cette date. Il a donc juste reçu un message de ma part lui disant :
Le titre reste dans la famille
Je m’en souviens comme si c’était hier.



Cette même année, je montais mon dojo et je me voyais déjà enseigner avec lui, puis peut-être ouvrir un second dojo, on aurait fait tout cela ensemble, et on aurait été les rois du monde 🙂
Je me souviens que lorsque j’ai visité le local, je l’ai appelé directement en Irlande dans les minutes qui ont suivi. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais besoin de son avis d’une certaine façon.
Aujourd’hui, s’il ne manque pas de venir s’entraîner de temps en temps quand il est de passage à Bordeaux, ou même de m’accompagner lors d’un stage. Il a fait le choix de prendre du recul par rapport au karaté. Ce n’est pas que cela ne lui plait plus, mais juste qu’il a fait le choix de se tourner vers autre chose qui demande aussi beaucoup de travail et de temps. En effet, à la suite de ses études, il a fait le choix de devenir cascadeur. Et ce n’est finalement qu’une suite logique de toutes les sketchs et démonstrations que l’on a pu faire lors des forums des associations et autres fêtes de club.


Et même si ce n’est pas ce que j’avais envisagé pour nous deux, et même si je suis triste que l’on se soit forcement un peu éloigné puisqu’il est souvent partout, mais loin de moi. Je suis aujourd’hui encore et toujours très fier de lui.
Et j’ai toujours autant peur qui lui arrive quelque chose. C’est mon petit frère quand même 🙂
Depuis l’année dernière, il a participé à 1 attraction et 1 spectacle du parc Astérix, tout en menant quelques autres projets en parallèle. Et en 2016, il va normalement partir s’installer au Canada afin de continuer son parcours déjà très intéressant. Et je lui souhaite plein de bonnes choses.
Quand à son talent, vous pouvez juger par vous-même sur ces 2 vidéos
Good Luck Frérot !!!
Pffff tout est dit mon nico. Ce qui est encore plus dingue c’est que toutes les choses que tu as cité sont les mêmes souvenirs que je raconte à tout le monde tous le temps. Je me rappelle encore de ton appel en Irlande, de l heure passé avant la finale tout en haut des marches. De la détermination que j’avais face à toi . Je m’étais dit si je ne l’attaque pas dès le début je vais etre bloqué et lui aussi.boom jodan 😂😂😂! Mais surtout ce qui est le plus important Nico, malgré nos axes de travail qui sont maintenant différents, bien que la distance nous sépare de plus en plus , le plus beau jour de ma vie, il est aussi avec toi et c’est ce samedi 17novembre 2007😊. Et ce ne sera pas le dernier de beaux souvenirs avec toi 🙂 je t’aime frérot 🙂 Et je suis fier de tout ce que tu as entrepris et de la personne que tu es 😊
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Moi aussi je suis très émue de lire cet article Nico ainsi que le commentaire de Thomas et je suis très fière de vous deux 🙂 et bien entendu que vous en aurez encore de très nombreux beaux souvenirs en commun 🙂
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