Cette saison est la troisième depuis la formalisation de notre école.
Le Shinjukaï, c’est le groupe de ceux qui ont l’esprit souple. Cette souplesse entraîne de la liberté, et cette liberté est forcement liée à une évolution. C’est donc tout naturellement que certains changements sont apportés au fur et à mesure, l’adaptation étant un des maîtres-mots de notre pratique.
Après quelques mois de réflexions et de préparation, voici donc quelques informations pour le futur de l’école.
Un fond intact
Si certaines choses changent, d’autres demeurent. Les principes de fond de l’école restent bien sûr les mêmes : Bien-être et efficacité pour tous
Principalement issue du KaratéDo Shotokan, et de l’Aïkido Kishinkaï, notre pratique martiale reste basée sur l’idée d’être en capacité de placer une frappe.
Pour cela, nous partons du principe qu’il y aura toujours quelqu’un de physiquement plus fort que nous. Nous mettons donc en avant le mouvement, l’utilisation souple et fluide du corps, la qualité technique, le ressenti, et l’adaptabilité afin que chacun puisse s’exprimer, quel que soit son gabarit et ses qualités physiques.
Ainsi, la pratique et la progression restent possibles pour tous et à tout âge, et l’épanouissement sera continu tout au long de sa vie de pratiquant.
La qualité, toujours la qualité
Je reconnais bien volontiers que je suis exigeant avec les élèves. Et je ne compte pas changer sur ce point. Si je conçois tout à fait que nous n’évoluons pas tous à la même vitesse, je demande à tous un haut niveau d’exigence dès le départ car je ne souhaite pas que les pratiquants perdent leur temps et s’illusionnent sur leur pratique.
Néanmoins, je reste conscient que c’est plus ou moins difficile pour chacun et que tout le monde ne pourra pas s’investir de la même façon. Mais je pense malgré tout que mon rôle d’enseignant est d’obtenir le meilleur de chacun, pour tirer tout le monde vers le haut. Ainsi je fais le choix de maintenir avant tout un travail de qualité avec un haut niveau d’exigence. Faire autrement serait pour moi équivalent à mentir aux gens tout en les maintenant dans de fausses croyances, tant sur eux-même que sur le monde qui nous entoure.
Un peu moins de techniques
Il est pour moi important de travailler un nombre assez conséquent de techniques au dojo. Non pas que j’estime important d’en connaitre beaucoup, mais plutôt que je pense que c’est en étudiant un large panel que l’on se découvrira soi-même et que l’on trouvera nos techniques favorites, celles qui nous iront bien, et que l’on pourra « facilement » adapter lors du travail libre ou de toute mise en situation.
Cependant, si j’avais déjà fait le choix dès la création de l’école de ne plus travailler et enseigner certaines techniques, j’ai décidé aujourd’hui d’éliminer certaines autres formes de notre catalogue technique. Cela ne veut pas dire que nous ne les travaillerons plus jamais, mais plutôt que j’estime qu’elles sont, dans leurs principes, moins intéressantes que les autres. Cela ne changera finalement pas grand chose, mis à part pour l’interrogation technique des évaluations de niveaux.
Modification de certains katas
Le Shinjukai est une jeune école. Il faut encore qu’elle mûrisse. Et cette évolution passe aussi pour moi par les katas de l’école. C’est pourquoi j’ai fait le choix de modifier certains katas pour leur donner plus de clarté et d’efficacité dans leur rôle.
Sur les dix-huit katas de l’école, cinq ont été modifiés.
Le Jo Uke no Kata et le Tanto Uke no Kata ont été légèrement simplifiés et épurés.
Les trois katas dit « de base Aïki Jujutsu » (Nage no Kata, Aïki Nage no Kata, Katame no Kata) sont ceux qui connaissent les changements les plus importants.
Chacun a été divisé en quatre séries de trois mouvements.
Ces trois mouvements se faisant sous la forme d’un Ippon Kumite à partir d’attaques classiques : jodan tsuki, chudan tsuki, mae geri, shomen uchi, ou kata dori.
Face à ces différentes attaques, des entrées spécifiques liées à une frappe font maintenant partie intégrante de l’exécution de chacune des techniques de contrôles ou de projections.
L’objectif étant ici qu’une mise en application soit immédiatement identifiable par le pratiquant. Et ainsi, garder à l’esprit que notre objectif n’est pas de projeter ou d’effectuer une clé, mais bel et bien d’être en capacité de porter un atemi à l’adversaire.
Nouveau programme de certification
Afin de lisser un peu plus la progression de chacun de nos pratiquants et de coller au mieux à l’ensemble de notre pratique. Une refonte des évaluations de niveaux a aussi été effectuée.
En plus des cinq niveaux supérieurs qui ont vu leurs programmes réorganisés pour être plus complets, cinq niveaux inférieurs ont été mis en place, chacun correspondant aux habituelles ceintures de couleurs. Ceux-ci sont principalement destinés aux enfants, bien que les deux derniers niveaux (2ème et 1er kyu) peuvent également être intéressant pour les adultes et servir de témoin pour préparer les futurs candidats au Shoden.
A noter également que le contenu de ces évaluations fera apparaître de plus en plus de travail libre.
Ces nouveaux programmes prennent effet dès ce mois de mars 2018.
Pour rappel, les évaluations des grades kyu se font en parallèle des cours.
Les évaluation des grades supérieurs, Shoden à Kaïden, se déroulent eux lors des stages de l’école (principalement les « grands stages » : stage d’été, stage de rentrée, kagami biraki).
Favoriser l’évolution des pratiquants
Chacun doit pouvoir évoluer à son rythme, quelles que soient ses capacités physiques, son âge, ou le temps qu’il pourra consacrer à la pratique…
C’est pourquoi tous ces changements ont pour objectif de faciliter les débuts de l’apprentissage du pratiquant (un peu moins de quantité pour plus de qualité), tout en évoluant graduellement dans tous les secteurs de notre pratique.
Je rappelle que le niveau Shoden doit rester un niveau accessible à tous.
(Le Shoden marque la fin du cycle d’initiation et représente le fait que le pratiquant a les connaissances de base sur l’ensemble de la pratique de l’école).
Il ne nous reste donc plus qu’une chose à faire.
Allons nous entraîner, tous ensemble, pour progresser encore et encore.
[…] Quelques changements pour le Shinjukaï […]
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