Dix questions à Benoît Hauray

J’ai posé mes dix question à Benoît Hauray

Benoit hauray

Nom : HAURAY
Prénom : Benoît
Date de naissance : 30 août 1982
Discipline : Systema
Dojo/Club : Bran Systema
Site Internet : bransystemarennes.com
Tes enseignants (d’avant et d’aujourd’hui) : Gilles CHEVRIER (Yoseikan Budo), Benoît BOULCH (Wing Chun/Sambo et Kali), Emmanuel MANOLAKAKIS, Vladimir VASILIEV, Konstantin KOMAROV et Jérôme KADIAN (Systema).

Les 10 questions

1 – Pourquoi et quand as-tu débuté les arts martiaux ?

J’ai commencé les arts martiaux en allant voir mon frère s’entraîner en lutte gréco-romaine lorsque j’étais vraiment très jeune (dès que j’ai pu marcher je pense !).
J’ai des souvenirs de lutter avec les lutteurs du club de mon frère et également avec l’équipe espoir américaine qui était venu s’entraîner et que nous avions accueillie chez nous.

Je n’ai vraiment commencé les arts martiaux qu’à 13 ans avec le Yoseikan Budo après que des copains m’aient proposé de venir m’entraîner avec eux dans leur club. Jusque là, je ne me battais que dans la cours de récré.
Vers 18 ans, je me suis blessé à l’épaule et j’ai arrêté ma pratique en club mais je continuais à m’entraîner en dehors.

Je suis ensuite parti à Brest où j’ai repris une pratique en club en faisant du Wing Chun. Il n’y avait pas de club de Yoseikan Budo en Bretagne. Ensuite j’ai pratiqué en parallèle le sambo combat et le Kali. Puis en allant visiter mon frère à Paris, il me parle du systema, je me renseigne un peu plus et après avoir pris contact avec Jérôme Kadian, je décide d’aller essayer et depuis je ne me consacre plus qu’à ce système.

2 – Pourquoi continuer ?

Grande question ! Tout simplement parce que j’aime ça. Tous les jours, je découvre quelque chose de nouveau en pratiquant le systema et c’est enivrant de se dire que rien n’est jamais fini, tout peut être amélioré, changé, vu sous d’autres angles et approches.

La pratique des arts martiaux devrait ouvrir les champs des possibles aux pratiquants, pas les enfermer dans une pensée unique, qu’elle soit axée sur le combat sportif, pour la survie, la relaxation, etc.

Tout est passionnant, il faut juste développer sa curiosité et rencontrer les bonnes personnes.

3 – Les orientations de ta pratique ?

Aujourd’hui je me passionne pour le mouvement en général, si l’on n’apprend pas à bouger correctement, comment pouvons-nous pratiquer correctement nos arts ? L’essence de n’importe quel art martial ou pratique corporelle c’est le mouvement. Il peut être minimaliste ou large, physique ou mental. Mais le fait est, si l’on reste statique on devient la cible et si cette dernière ne bouge pas, il devient plus évident de l’éliminer.

C’est pourquoi, en parallèle, je pratique l’Aïkido Kishinkaï parce que leurs mouvements incisifs et extrêmement fins sont fascinants. Tout comme le travail proposé par Akira HINO me parle et me pousse à chercher toujours plus loin des connections corporelles auxquelles je n’avais pas pensé.

Les arts martiaux, c’est de la recherche. Si l’on n’aime pas expérimenter on s’ennuie vite et donc les progrès sont lents à venir.

4 – Comment s’entraîner ?

En expérimentant et en s’interrogeant sur notre pratique ! Je ne crois pas qu’il y ait une bonne et une mauvaise façon de s’entraîner. Cela dépend des circonstances, des moments, si l’on est seul ou avec des partenaires.

En systema, on nous invite à laisser le corps agir à sa guise. C’est perturbant au début car quand une attaque survient, on veut faire quelque chose et donc l’on fixe l’instant et le mouvement naturel est perdu. Encore une fois, le mouvement est tout. Apprendre les techniques sans les interroger est un peu dommage si l’on veut progresser dans son art. Pourquoi faire un mouvement de telle façon ? D’où viennent les techniques ? Dans quels contextes ont-elles été créées ?

Une grosse partie de mon entraînement se fait seul et j’aime beaucoup ces moments, car ils te poussent à travailler plus profondément sur ton engagement dans la pratique.

5 – Comment enseigner ?

En étant le plus honnête possible, envers soi-même et envers les autres.
Il y a beaucoup trop de charlatans dans le milieu martial.

Il est aussi important que les élèves ressentent les sensations et les mouvements. Les arts martiaux doivent être éprouvés dans le corps et pouvoir toucher l’enseignant fait partie intégrante de l’enseignement.

Ensuite, c’est à chacun de trouver ce qui lui convient le mieux. Pour ma part, j’essaie de donner des conseils personnels par rapport à chaque personne en fonction de leurs compétences et compréhensions respectives.

Ensuite, il y a l’enseignement dans le club où nous évoluons toute l’année et où nous enseignons avec une vision à long terme afin de faire progresser nos élèves.

L’enseignement durant les stages est quant à lui un instant que personnellement j’apprécie. C’est l’occasion de partager nos recherches du moment avec des gens que l’on voit pour la première fois ou très rarement. Tout le défi est qu’ils repartent avec l’essence de notre travail sur un nombre condensé d’heures.

6 – L’évolution des arts martiaux ?

Constante pour le meilleur et pour le pire. Les arts martiaux doivent évoluer avec leur temps. Les problématiques liées au combat ne sont plus les mêmes que celles des guerriers et soldats du passé. Malheureusement, nous autres êtres humains sommes doués pour la violence et nous continuons à la modifier mais à des échelles différentes. Le seul problème est qu’aujourd’hui avec les vidéos que l’on trouve sur internet, tout le monde y va de son commentaire en étant sûr d’être détenteur de la vérité universelle.

Faire évoluer les arts martiaux est primordial pour leur survie.
Mais comment s’y prendre ?
Encore une fois il existe différents chemins qui ont tous le même but : l’efficacité.

Pour cela il faut s’entraîner, échanger et rechercher. En bref s’ouvrir à ce qui se fait ailleurs et choisir ce qui nous convient par rapport aux principes étudiés dans nos arts respectifs.

7 – Un enchaînement technique ?

Ce que le corps fera au moment voulu. Je n’ai pas vraiment d’enchaînement technique 🙂 .

8 – Une anecdote ?

Un jour où j’étais à Toronto, j’ai vu mon professeur (Emmanuel Manolakakis) avoir une altercation avec une personne après que cette dernière nous soit rentrée dedans en voiture. Cette personne ne voulant pas faire de constat commence à s’énerver et subitement à donner des coups. Pour réponse, Emmanuel qui était au téléphone a répondu par une seule frappe mais qui a tout arrêté et choqué la personne qui a une cette phrase amusante : « Pourquoi me frappes-tu si fort ? »

Pour moi ce moment résume à lui seul ce que sont le systema et les arts martiaux de manière générale, arrêter le conflit avec un minimum de dégâts pour les deux parties.

9 – Un coup de gueule ?

Les prises de têtes pour savoir qui est le plus fort, quel art est le meilleur et j’en passe.

10 – Le futur ?

Pleins de projets, de rencontres, d’expérimentations et de rigolades 🙂

Un grand merci Benoît pour tes réponses.

Merci à toi

Vous pouvez retrouver tous ceux qui ont accepté de répondre à mes dix questions sur la page Les 10 questions

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