Samedi 9 septembre se tenait le festival des associations de la ville de Libourne. Comme chaque année, nous y étions et nous avons effectué une petite démonstration sur la place de la mairie.
Personnellement, je ne suis pas fan de ces journées et j’y vais plus par principe qu’autre chose. De plus, organiser une démonstration à ce moment de l’année n’est jamais facile. Les cours au dojo reprennent juste. Nous n’avons pas le temps de préparer les choses comme il le faudrait. Je ne sais jamais quoi présenter… Et soyons francs, les démonstrations n’intéressent globalement personne, mis à part les responsables des autres associations.
Le problème des démonstrations de ce genre, c’est qu’elles ont principalement deux objectifs, et qu’ils sont pour moi impossibles à associer.
1/ Démontrer logiquement la qualité de notre pratique.
A mon sens, des mouvements simples, souples et directs, généralement non spectaculaires, avec un travail fin des uke.
Ce qui d’une certaine façon ne peut être compris que par des pratiquants avancés.
Les novices ayant souvent l’impression que cela n’est « pas top », voir que c’est truqué.
2/ Donner envie de nous rejoindre à quelqu’un qui passe par là.
Ce qui est donc opposé au premier objectif. Puisque pour donner envie, il faut attirer l’oeil et l’attention du spectateur. Donc faire des grands mouvements visibles, qui font du bruit, des chutes qui claquent… un peu de spectacle en fait. Car n’oublions pas que beaucoup de monde débutent les arts martiaux suite à ce qu’ils ont pu voir dans les films.
C’était donc difficile de décider quoi présenter cette fois encore. De plus, entre l’été et la rentrée, nous avions peu de temps pour se caler avec les partenaires.
J’ai donc procédé comme suit.
J’ai tout d’abord demandé à 3 élèves de préparer individuellement chez eux deux blocs d’ enchaînements sur trois attaques. Une attaque avec les membres supérieurs, une autre des membres inférieurs, puis une dernière correspondant à un enchaînement d’attaques ou à une saisie avec une attaque. Ainsi chacun des blocs pouvait être effectué avec un partenaire différent. Et afin de montrer un large panel de techniques, je leur ai demandé à tous d’intégrer des frappes avec les poings et les mains ouvertes, des coups de pieds et de genoux, des coups de coudes, et divers types de projections.
Une fois leurs enchaînements créés, ils ont demandé aux partenaires les différentes attaques souhaitées. C’est ainsi que s’est construit le travail à deux proposé par Charline Frétel, Marc Kimel et Clément Zhang que vous pourrez voir au milieu de la vidéo.
Pour ma part, je me suis « simplifié » la tâche en présentant deux des quatre katas supérieurs que j’ai mis au point pour notre école.
Le premier sur la vidéo, Shinju Nidan, vise à développer la fluidité et les mouvements à deux mains. Ici, j’ai choisi de le présenter d’une manière très souple et fluide, permettant de mettre l’accent sur une des parties essentielles de notre pratique.
Le second, sur la dernière partie de la vidéo, Shinju Sandan, vise à développer le travail multidirectionnel avec divers déplacements et positions. Il fait également beaucoup appel à la notion de hente, avec ses enchaînements de parades et contre-attaques avec la même main. Celui-là, j’ai choisi de le présenter tout en cadence.
En ce qui concerne les applications, bunkaï, elles font appel à un travail global de déplacements, prises de contact, parades, frappes, projections. Mettant ainsi encore l’accent sur le large panel de techniques que nous utilisons.
Il ne nous restait plus qu’à choisir comment le présenter.
Pour cela, j’ai demandé aux élèves d’agrandir un peu certaines techniques, de ne pas toujours suivre certains mouvements, et de « plaquer » certaines chutes.
Choses qui n’ont pas été faciles tant cela s’oppose à notre pratique habituelle.
Pour ce qui concerne les bunkaï que j’ai présenté avec eux, je voulais y mettre un peu de rythme et je me suis donc adapté sur certaines techniques pour ne pas trop contraindre les uke et risquer de les blesser. Par exemple, retirer la frappe derrière la tête lors de l’exécution de kaïten nage. Relâcher la saisie lorsque je frappe sous le bras pour ude kime nage, et récupérer le bras dans un deuxième temps afin de ne pas trop contraindre le coude et l’épaule. De même avec hiji shime osae où je n’étends pas entièrement le bras pour ne pas verrouiller l’articulation…
En bref, s’arranger pour ne pas abîmer les partenaires afin que l’on continue à travailler et progresser ensemble, essayer de ne pas (trop) trahir notre travail, tout en essayant aussi de plaire au plus grand nombre.
Si bien sûr je ne suis pas 100% satisfait du résultat, je pense que les critères ont été respectés. Et les retours que j’ai eu me laissent penser que la démonstration a été appréciée des spectateurs présents, et c’est peut-être l’essentiel au fond.
Maintenant que vous savez tout sur la mise en place de cette démonstration, il est temps de regarder la vidéo.
[…] déroulée le samedi 9 septembre au Festival des associations de Libourne. Nous vous invitons à lire ici la mise en place de cette démonstration raconté par Nicolas […]
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Même si les chutes sont « écrasées » cela a encore été un travail très intéressant avec Nico, Charline et Clément.
C’est vrai que c’est difficile en 5 min de faire une démo représentant le travail dans l’école de Nico.
Pour ma part, j’ai bien aimé cette expérience.
Merci à Nico, Charline & Clément pour les quelques heures passées ensembles à préparer cela.
Bonne journée.
Marc K
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Quelques heures??? Plutôt quelques minutes avant ou après les cours.
J’aimerais bien qu’un jour on puisse y passer quelques heures 🙂
Mais bon, cela aura été un bon exercice encore une fois. Et c’est bien l’essentiel
Nicolas
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