Le principe des arts martiaux n’est il pas de s’y épanouir et de progresser toute sa vie?
Je le crois en tout cas.
Suite à l’article de Lionel Froidure sur son Blog « En Terre Martiale », plusieurs choses sont passées dans ma tête. Surtout qu’en ce moment, j’aborde régulièrement la question de l’âge et de la pratique avec des élèves, mais aussi avec des personnes venant se renseigner au dojo.
Je pense qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre et se perfectionner. Le plus difficile étant de savoir adapter sa pratique. Passer outre ses qualités ou ses problèmes physiques, pour faire simplement place à la « simple » utilisation de son corps (complexe j’avoue 🙂 )
Et cette étape à franchir, est souvent plus difficile pour un pratiquant qui a longtemps développé et utilisé ses capacités physiques, et devra donc radicalement changer à terme, plutôt qu’un débutant qui découvrira directement cette façon de faire, plus souple et fluide mais non moins incisive et efficace…
C’est le choix que j’ai fait il y a 4 ans maintenant, lorsque j’ai quitté le monde du travail pour me consacrer uniquement à la pratique et à l’enseignement.
Avant je m’entraînais une 15aine d’heures par semaine en me donnant beaucoup physiquement. Je ne le regrette pas, ça m’a apporté beaucoup. Et quand on est jeune, je pense que c’est une bonne chose de se « pousser » un peu. Malgré ces heures intensives d’entraînement, je ne ressentais pas la fatigue. Cette fatigue, je l’ai par contre ressentie lorsque j’ai commencé à donner plus de 20h de cours par semaine. Certes cela faisait quelques heures en plus, mais c’est surtout la concentration que je mettais dans tous les élèves et l’organisation du dojo qui me fatiguaient le plus. La première année, la fin de saison fut très difficile pour moi, et il est clair que si j’avais continué en plus à utilisé mon physique, je n’aurais pas tenu. Et je dois encore tenir 50 ans non???
J’ai vite réfléchis, et j’avais d’ailleurs déjà bien réfléchi auparavant.
L’objectif des arts martiaux à toujour été pour moi:
– se préparer au combat, développer des aptitudes, une connaissance technique, permettant d’être efficace s’il le fallait.
– par ce travail, s’épanouir, se sentir bien dans sa tête et son corps, et continuer à évoluer dans ce sens tout au long de sa vie.
Pour que ma progression soit effective toute ma vie, il fallait donc remplacer la vitesse et la force physique, par de la rapidité et une utilisation souple et globale du corps. Et c’est le choix que j’ai fais.
Il y a beaucoup de pratiquants qui font ce choix… mais souvent trop tard à mon avis.
En effet, c’est bien souvent lorsqu’il arrive face à une impasse, des difficultés, généralement dues à une blessure, un handicape ou tout simplement l’avancement en âge, qu’un pratiquant décide de changer sa manière de pratiquer.
Dans le KarateDo, on attend généralement d’un pratiquant qu’il s’emploie physiquement tant sur le plan cardiovasculaire que sur le plan musculaire.
Pour mes élèves et moi-même, j’ai fait le choix de ne pas suivre cette tendance pour privilégier la qualité technique et l’utilisation souple et fluide du corps, afin que chacun puisse évoluer, et ce quelles que soient les possibilités du pratiquant.
J’ai donc des élèves qui commencent, progressent, et peuvent s’épanouir à tout âge, et c’est ce qui me fait le plus plaisir lorsque nous nous retrouvons le soir au dojo.
Ai-je fait le bon choix? Je le saurais dans 20 ans… Avant il me reste à évoluer dans la direction que j’ai choisie.
Bonjour Nicolas,
Ravis que mon article a éveillé tes sens 🙂
J’espère que tu trouveras au bout de ton chemin ce que tu cherches et est en train de mettre en place. Belle continuation.
Lionel
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Merci Lionel, A bientôt
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Nicolas Lorber : un excellent prof, très pédagogue ! Bonne continuation à toi sur ces pages et sur les tatamis !
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